jeudi 14 mai 2009

Canada : Seize ans sans Coupe




(Source : Yahoo)

Le Canada a vécu une semaine sombre pour son sport national.

Au lendemain de la défaite des Canadiens contre les Russes au mondial, les Canucks de Vancouver ont été éliminés par les Blackhawks de Chicago lundi.

Les finales d'association seront donc vierges de toute équipe canadienne. Mais surtout, la Coupe Stanley paradera aux États-Unis pour une 15e fois de suite. Depuis le Canadien de Patrick Roy, les temps sont durs au nord de la frontière.

Depuis 1993, seulement quatre équipes ont atteint la grande finale: les Canucks en 1994, les Flames de Calgary en 2004, les Oilers d'Edmonton en 2006 et les Sénateurs d'Ottawa en 2007.

Le portrait n'est guère plus rose en finales d'association. Les Maple Leafs de Toronto (1994, 1999, 2002) et les Sénateurs (2003) sont les seules autres équipes à les avoir atteintes, hormis les finalistes de la Coupe Stanley.

Cercle vicieux

Selon Dany Dubé, ces insuccès des équipes canadiennes ont un lien commun.

« L'urgence de gagner modifie la façon dont les équipes travaillent, explique l'analyste. Au Canada, tu n'as pas le droit de terminer dernier. Chaque année, les six équipes sont dans le coup, même si elles sont éliminées. Elles ne repêchent donc jamais les vedettes. »

Depuis 2001, quand les Sénateurs ont réclamé Jason Spezza au 2e rang, le Canada a parlé seulement 2 fois dans le top 5 au repêchage. L'an dernier, les Leafs ont réclamé Luke Schenn au 5e rang, tandis que le Canadien a choisi Carey Price à ce même échelon au retour du lock-out.

Considérant que l'encan 2005 a été le fruit d'une loterie, les Leafs de 2008 ont été l'unique exception des huit dernières années. Et la situation ne changera pas cette année: les Torontois seront les premiers Canadiens au micro, au 7e rang.

Si le repêchage est infructueux, le marché des joueurs autonomes offre un autre bassin de recrutement. Là aussi, les six équipes canadiennes sont lésées.

« Ces joueurs sont durs à attirer, d'abord en raison de taxes plus élevées. Les marchés américains sont aussi généralement moins exigeants sur le plan médiatique. Au bout du compte, un joueur peut facilement obtenir autant d'argent aux États-Unis pour moins de responsabilités. »

C'est là que le cercle vicieux entre en jeu.

« Si un joueur choisit un marché exigeant, il le fera parce qu'il évalue ses chances de succès meilleures. C'est ce qu'a fait Marian Hossa avec les Red Wings l'été dernier (NDLR: Il a refusé un contrat à long terme des Penguins pour jouer une saison à Détroit.) »

Et comment créer les meilleures chances de victoires?

« Le succès vient avec une stabilité dans le personnel hockey, qui donne une identité d'entreprise forte. Les Ducks, les Red Wings et les Penguins ont du succès pour cette raison. Même les Sharks, malgré leur élimination rapide, sont performants année après année.

« Au Canada, la pression du marché est si forte que les équipes n'ont pas la patience de souffrir pour bâtir des jours meilleurs. »

Les Canadiens ont deux choix: accepter cette explication logique ou inventer des légendes pour donner un sens aux malheurs. Le bâton illégal de Marty McSorley en 1993 a-t-il vraiment jeté un mauvais sort sur les six équipes canadiennes?

Les mythes sont souvent plus réconfortants que la réalité...

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